Devant l’ampleur de la pollution engendrée par les serveurs des moteurs de recherche traditionnels, Ecosia s’érige en alternative verte en finançant la reforestation à coup de clic. Le plus sûr moyen à ce jour de concilier navigation internet et écologie durable.
On le conçoit assez mal, mais naviguer sur internet a un coût écologique, et non des moindres. Selon un chercheur en informatique réputé de Harvard, le Dr. Alexander D. Wissner-Gross, une recherche lancée via Google émettrait environ 7 grammes de CO2. Sachant qu’à chaque seconde ce sont près de 40 000 recherches qui sont lancées via ledit géant du web, il va sans dire que les quantités de dioxyde de carbone ainsi émises sont astronomiques (plus de 20 000 tonnes par jour!). En cause, le demi-million de serveurs chargé de faire tourner le fameux moteur de recherche. Aussi, internet étant devenu indispensable à nombre d’entre nous, tant sur un plan professionnel qu’administratif ou studieux, comment poursuivre sa navigation sans impacter plus durement encore l’environnement?
S’affranchir du monopole de Google
On a parfois tendance à l’oublier, mais Google n’est pas le seul moteur de recherche à disposition des internautes. Il y a aussi les imposants Yahoo et Bing, l’émergeant DuckDuckGo et le français Qwant (liste non exhaustive). Puis il y a Ecogine, Lilo et Ecosia, trois moteurs dont la particularité est de s’inscrire dans une dynamique écologique, mais trois moteurs méconnus du grand public, à l’exception peut-être du dernier, qui, jour après jour, compte toujours plus d’utilisateurs, soit plus de 8 millions par mois depuis le début de l’année 2019. Immanquablement, de tels chiffres font d’Ecosia le leader des alternatives vertes à Google. Mais au fait, en quoi ce moteur est-il vert? Et qu’a-t-il de plus écolo que l’ogre bleu, rouge, jaune et vert de Mountain View?
Un bilan carbone négatif
Créé à Berlin en 2009, Ecosia se démarque par un concept à la fois novateur et bienfaisant. Toutes les 45 requêtes, la société allemande finance la plantation d’un arbre, que ce soit au Pérou, à Madagascar ou plus récemment au Brésil. A ce jour, ce sont donc plus de 60 millions d’arbres qui ont été plantés via ce procédé. Une vaste entreprise de reforestation qui, en plus de concourir à la sauvegarde de la biodiversité des territoires concernés, participe à la neutralisation des émissions de CO2 d’Ecosia, dont les serveurs, l’infrastructure, les locaux et même l’équipement informatique de ses utilisateurs font également l’objet d’une compensation carbone assurée, en partie, par son alimentation en électricité verte et son partenariat avec le spécialiste de la protection climatique durable myclimate. Transparente, la société allemande publie mensuellement le montant exact de ses dons effectués aux associations protectrices de l’environnement (WWF, The Nature Conservancy et d’autres), le nombre d’arbres plantés et la somme de ses revenus publicitaires. Une bien verte, et peut-être vertueuse, initiative qui ne manque certainement pas d’imperfections, à commencer par ses liens avec Bing et Yahoo, mais dont on aurait tort de se passer tant l’urgence écologique se fait plus pressante. Bye bye, Google!