Crédit carbone : les startups face au manque d’intérêts des agriculteurs

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En février 2022, Julien Denormandie faisait une affirmation assez particulière. Entre autres, il disait que le marché de la compensation volontaire de carbone pourrait connaître une multiplication par 15. Et ce, à l’horizon de 2030. Il est vrai que quand on fait le point à ce jour, le potentiel est important. Au moment où il s’exprimait en ces termes, le nombre d’agriculteurs engagés n’atteignait pas encore 1000. En ce qui concerne les financeurs, ils sont à peine 60. Plusieurs mois plus tard, force est de constater que le changement n’est pas si flagrant puisque bon nombre d’agriculteurs continuent d’être sceptiques.

Près de 30 euros par tonne

Le crédit carbone a un principe assez simple. Les agriculteurs prennent l’engagement d’améliorer leur méthode de culture. Parce que cela demande beaucoup d’investissement, en échange, ils obtiennent des rémunérations pour compenser les charges. Cela leur provient essentiellement des entreprises qui œuvrent pour la compensation des émissions. À ce propos, Etienne Variot, le responsable de la startup Rize, précise qu’il s’agit d’un financement et non d’une rémunération.

Son entreprise compte 20 personnes qui se donnent pour mission de conduire les agriculteurs dans la transition écologique. Leur rôle consiste à changer les techniques de fertilisation des sols, introduire des légumineuses, proposer des couverts intermédiaires afin d’avoir des sols résilients. Ceux-ci auront aussi des vertus agronomiques supérieures aux autres sols. En ce qui concerne les rémunérations, on donne au minimum 30 à 35 euros pour une tonne. Les agriculteurs qui ont près de 200 hectares de terrains cultivables peuvent facilement finir avec des milliers d’euros.

Craintes des agriculteurs

Malgré les nombreux avantages qu’offre le crédit carbone, le manque d’intérêts est toujours remarquable. Et pour cause ! Cela implique des contraintes et des contrôles supplémentaires. Les startups sont donc obligées d’employer différents types d’arguments pour espérer des adhésions aux mouvements. Selon Anaël Bibard, le président de FarmLeap, le projet carbone ne doit pas être évalué uniquement selon le taux de rentabilité.

Chaque agriculteur doit voir au-delà, car lorsqu’il est réussi, l’attractivité s’accroît et il est possible d’effectuer des ventes directes. Dans 10 ans, plusieurs patrons de startup espèrent que le crédit carbone changera de nom. L’idéal serait qu’il devienne un « bénéfice environnemental ». Du côté des ONG qui travaillent pour le respect de la nature, on observe un autre coup de gueule. Plusieurs d’entre elles critiquent le fait que le label bas carbone n’exige pas un modèle agricole radical.

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