La pollution sonore et ses impacts sur la biodiversité

Dès lors que les sons ou bruits produits par les activités humaines perturbent l’acuité auditive, ils deviennent polluants. Selon l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), ils représentent le deuxième facteur environnemental responsable de problèmes de santé liés entre autres au stress et au sommeil chez les hommes. L’impact des nuisances sonores sur le bien-être en général est négatif aussi bien pour les humains que les animaux et la flore. Cette forme de pollution a des conséquences sur la biodiversité, celle marine y comprise. Réseau Agricole fait la lumière sur ses impacts sur les écosystèmes.

Conséquences de la pollution sonore sur la faune

Les nuisances sonores ont un impact significatif sur les animaux. Il a été remarqué une baisse du taux d’éclosion chez certains oiseaux nichant près des sites de production de gaz et de pétrole. Les bruits des machines causent en effet du stress chez les femelles et couvrent les sons des prédateurs. Il a également été observé une augmentation du taux d’hormone de stress chez les rainettes vertes exposées aux nuisances sonores. De plus, ces dernières affaiblissent leur système immunitaire, les exposant ainsi aux attaques des microbes.

Elles modifient par ailleurs la coloration du sac vocal de cet amphibien. Les mâles sensibles aux bruits peuvent alors voir la couleur de leur sac ternir et devenir de fait moins attractifs pour les femelles. Ils auront par conséquent des difficultés à se reproduire. D’un autre côté, le son est un moyen de communication important pour les oiseaux. Ceux-ci l’utilisent notamment pour communiquer, repousser leurs rivaux, charmer leurs partenaires et avertir d’un danger. Lorsqu’ils se retrouvent dans un environnement bruyant, ils sont contraints de modifier le volume ou encore la fréquence de leur chant. Certains chantent plus fort en produisant des sons plus aigus et en évitant les heures de pointe, tandis que d’autres s’éloignent des villes bruyantes.

Certaines recherches ont aussi révélé que la pollution sonore affecte la capacité de certains animaux à se nourrir. Les bruits, masquant les sons émis par les insectes ou rongeurs, affaiblissent le rendement de la chasse chez les prédateurs. Ils affectent aussi les animaux aquatiques comme les baleines et les dauphins en leur causant du stress et en perturbant leur habitat naturel.

Impact de la pollution sonore sur la flore

Contrairement à ce que l’on pense, la pollution sonore impacte également la flore. La vie de nombreuses plantes et d’une partie des arbres est en effet intimement liée à celle des animaux comme les oiseaux. Les conséquences de la disparition du dodo sur l’arbre nommé le tambalacoque illustrent bien cela. D’autres recherches ont été menées au nord-ouest du Nouveau-Mexique, dans le bassin de San Juan, sur le geai buissonnier. Cet oiseau se nourrit de graines comme celles du pin à pignons dont il assure également la dissémination.

Dans un environnement bruyant comme celui du bassin de San Juan où sont implantés des puits d’extraction des hydrocarbures et du gaz naturel, le nombre de geais buissonniers a baissé. Ce dernier a tendance à fuir les endroits affectés par la pollution sonore. Il en a découlé une réduction de la dissémination des graines. Par conséquent, certains arbres sont devenus rares dans la zone. Il a été aussi révélé une diminution de 75 % de jeunes pousses de pins à pignons dans les zones bruyantes.

Même lorsque la pollution sonore disparaît dans ces endroits, l’on observe un déclin à long terme des nouvelles pousses. Pour cause, les oiseaux comme le geai buissonnier ne reviennent pas sur les sites concernés. Ce sont autant de raisons qui expliquent l’impact de la pollution sonore sur la biodiversité.

Reseau Agricole