À la fin de l’année passée, la Commission européenne a rendu publiques ses recommandations sur les plans stratégiques de la politique agricole commune. Il est prévu que leur version définitive soir disponible au début de l’année 2022. Elles permettront aux États membres de l’Union d’appliquer le nouveau PAC. La commission est partie d’un bilan de l’agriculture sur trois plans avant de faire un diagnostic pour enfin émettre les recommandations.
Le diagnostic
L’évaluation a été faite sur le plan socio-économique et environnemental. De l’analyse de ces deux facteurs, un diagnostic rigoureux a été effectué.
Sur le plan socioéconomique, il s’avère que les revenus ne sont pas équitablement répartis entre les différents acteurs et les territoires. Les prix du marché sont en perpétuelle fluctuation alors que le pouvoir de négociation des agriculteurs reste faible. Il a également été constaté la baisse de la compétitivité et le manque d’investissement.
Au niveau de l’environnement, le bilan est tout aussi catastrophique. En effet, selon la commission, l’élevage occupe une part importante dans la production animale. Ce qui a un impact sur l’environnement, car l’élevage est une grande source d’émission de l’ammoniaque. Si les mesures ne sont pas prises, la France pourrait ne pas être en règle vis-à-vis de ses engagements de réduction des émissions pour la décennie à venir.
Les bouleversements climatiques pourraient aussi avoir des conséquences sur l’agriculture au cours des prochaines décennies. Il convient donc que des mesures d’adaptation soient prises très tôt pour préserver l’efficacité du système agricole. Il est impératif de contenir le penchant à rendre les sols imperméables et à réduire la surface des prairies. Ces dernières sont nécessaires pour la méthode d’élevage à large échelle.
L’agriculture a aussi une incidence négative sur l’eau. L’usage des nitrates et pesticides contribue à polluer sévèrement l’eau. Au terme de l’analyse, il a été constaté que la France n’a pas atteint ses objectifs sur la directive-cadre sur l’eau. Des efforts doivent être fournis pour la propagation des pesticides à faible impact sur l’environnement.
La France doit aussi faire face à un défi de taille : le maintien de la biodiversité et la préservation des habitats agricoles.
Quelques recommandations
Eu égard aux enjeux climatiques et du marché, la France doit renforcer son système agricole. Cela ne sera possible qu’à travers l’adoption des outils de gestion des risques et la réalisation des investissements qui favorisent l’adaptation. L’investissement doit être axé principalement sur l’agriculture durable qui garantira une meilleure qualité aux produits et rehaussera leur valeur ajoutée.
Pour limiter la pollution, la priorité doit être donnée aux modes de production à haute valeur environnementale : limitations des intrants, pratique d’agriculture à faibles intrants, agroécologie, etc.
Il urge aussi de mettre en place une politique de rémunération des pratiques agricoles qui permettent de protéger ou de restaurer les sources de carbone agricole. La biodiversité et les mesures de préservation des paysages profiteront aussi de cette mesure.
Pour finir, il faut penser également à une gestion durable des ressources forestières. Cela pourrait participer à l’essor de la bioéconomie et rendre un grand service à l’écosystème. Tous les outils de la politique agricole commune (PAC) doivent être utilisés pour aider les actions entreprises.
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