La peste porcine africaine (PPA) est une maladie hémorragique des porcs domestiques et sauvages qui n’est pas transmissible à l’Homme. Elle sévit actuellement dans plusieurs pays européens et asiatiques et constitue une menace pour les industries concernées. Il s’agit d’un virus très peu connu, qui ne cesse de sévir dans le monde animal.
Qu’est-ce que la peste porcine africaine ?
La peste porcine africaine (PPA), également appelée fièvre porcine africaine, est contagieuse chez les porcs européens, mais n’existe pas chez les sangliers africains (cochons de brousse et phacochères) et ne peut pas être transmise à l’homme. Cette maladie est causée par un virus à ADN de la famille des Asfarviridae. Elle provoque des pertes économiques importantes en raison du taux de mortalité élevé et des restrictions commerciales dans les pays touchés.
Quelle est son histoire ?
Depuis au moins un siècle, la maladie est présente chez les sangliers (cochons de brousse, porcs et autres porcs) en Afrique subsaharienne, bien qu’ils ne présentent aucun symptôme. La PPA a été décrite pour la première fois au Kenya en 1921 et est devenue endémique en Afrique subsaharienne à la suite de morsures d’hommes et de tiques. En dehors de l’Afrique, elle s’est répandue pour la première fois dans les années 1960 avec le développement du commerce international. Les foyers aux États-Unis ont été rapidement éliminés, de même que les foyers en Europe, à l’exception de la péninsule ibérique, où la maladie n’est apparue qu’en 1995, et de la Sardaigne, où la peste porcine africaine est endémique depuis son apparition en 1978.
En 2007, un nouveau foyer a été détecté sur le continent européen, le premier étant apparu dans des élevages de porcs en Géorgie. On pense que le déchargement de viande de porc contaminée par un bateau, a conduit à l’introduction du virus sur le continent africain. Toutes les voies de transmission de la peste porcine africaine sont possibles et la diversité des modes de transmission est illustrée par les cas récents observés chez des animaux sauvages en Belgique, à des milliers de kilomètres d’autres pays européens infectés, et en Allemagne, à quelques kilomètres de la frontière polonaise et d’une zone infectée par la PPA.
Les sangliers africains sont-ils sensibles à la maladie ?
En Afrique, le virus se transmet dans le cadre du cycle de Sylvius entre les tiques molles et les jeunes sangliers, qui deviennent virémiques mais survivent. Le virus n’est plus détecté chez les adultes. Il est probable que le système immunitaire des sangliers ait appris depuis longtemps à contrôler l’infection en adaptant le virus à l’hôte, mais le mécanisme sous-jacent n’est pas encore clair.
Quelles sont les sources de contamination ?
Même un animal sain peut être infecté, par contact avec un animal infecté qui a été introduit dans la région ou avec le cadavre d’un animal infecté (le virus peut survivre pendant plusieurs mois). Il peut être également contaminé à travers la consommation d’aliments contaminés par le virus, par exemple de la viande de porc ou de sanglier et/ou des produits à base de viande, tels que des produits fumés ou en conserve, dans lesquels le virus peut persister plus de deux mois.
La persistance du virus dans la viande, due à la transmission aux animaux de déchets alimentaires non traités (déchets d’aliments pour animaux, déchets, denrées alimentaires, plasma insuffisamment traité par la chaleur), est généralement responsable de plusieurs épidémies de peste porcine africaine plus ou moins fréquentes. Il convient de noter que cette méthode est interdite en Europe pour l’utilisation chez les animaux d’élevage. On ne peut toutefois pas exclure que des sangliers aient été en contact avec ces déchets et qu’ils aient ainsi été infectés par les morsures de tiques du genre Ornithodoros. Ces tiques molles s’infectent en se nourrissant du sang d’animaux infectés et transmettent ensuite le virus par morsure d’autres animaux sensibles. La déclaration de l’Anses sur le rôle des arthropodes dans la propagation de la peste porcine africaine indique que la probabilité d’introduction et de propagation des espèces de tiques molles Ornithodoros en France métropolitaine est considérée comme pratiquement nulle (1 sur une échelle de 0 à 9).
Quels sont les symptômes et comment la PPA est-elle diagnostiquée ?
La maladie présente trois niveaux de virulence : les formes grave, subaiguë et chronique. Les symptômes et les lésions ressemblent à ceux de la peste porcine classique (maladie « rouge »). Ces symptômes sont entre autres, l’hyperthermie, les affections hématologiques, l’éruption cutanée, l’anorexie de la bouche, les troubles de la coordination, les vomissements, la diarrhée, etc.
La mort survient au bout de 4 à 13 jours, avec un taux de mortalité de 100 % pour la forme aiguë et de 30 à 40 jours pour la forme subaiguë. Dans la forme chronique, il peut s’écouler plusieurs mois avant que la maladie ne se développe. Seuls des tests de laboratoire (virologiques et/ou sérologiques) peuvent établir un diagnostic précis et distinguer la peste porcine africaine de la peste porcine classique.
Existe-t-il un traitement/vaccin ?
Actuellement, il n’existe ni traitement ni vaccin pour lutter contre cette maladie. Le virus à l’origine de la peste porcine africaine est un membre unique de la famille des virus Asfarviridae et un virus à ADN très grand et complexe. Il infecte les cellules de la lignée des monocytes-macrophages et détourne la réaction immunitaire en sa faveur. Son génome n’a été entièrement séquencé que ces dernières années et tous les gènes responsables de la virulence ou de la protection n’ont pas été identifiés, ce qui rend difficile le développement d’un vaccin fiable et efficace. Un laboratoire a développé un candidat vaccin pour lequel un brevet a été déposé. Ce vaccin a montré de bons résultats en termes de sécurité et d’efficacité et des études sont en cours pour permettre sa production commerciale.
Quelles sont les conséquences de la peste porcine africaine ?
La PPA a causé des pertes économiques considérables dans le secteur porcin en raison des taux de mortalité élevés et des restrictions commerciales imposées aux pays touchés par la maladie. Par exemple, la Chine, premier producteur mondial de porcs, a perdu plus de 6,7 millions de porcs depuis le début de l’épidémie en août 2018.
En France, la peste porcine africaine est classée comme risque sanitaire de catégorie 1.
Dossier complet de l’Anses à retrouver sur cette page.
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