L’agriculture fait face à de nombreux problèmes. La sécheresse devient plus intense et les canicules sont de plus en plus répétitives. À cela s’ajoutent les cas d’inondation qui détruisent une bonne partie des récoltes. Pour faire face à ces problèmes, l’économiste Bruno Parmentier fait des analyses et propose des pistes de solutions.
Les conséquences actuelles du réchauffement
Cet été a été marqué par de fortes vagues de chaleur en France. Cette forte sécheresse a engendré de nombreux dégâts dans les champs et lieux destinés à l’élevage. Comme conséquences, les plantes se développent faiblement et les rendements sont mauvais. Bruno Parmentier ajoute qu’en dehors « des récoltes de blé qui ne sont pas bonnes », les rendements de maïs sont préoccupants.
Étant donné qu’il s’agit d’une plante tropicale, il est essentiel que le maïs trouve de l’eau « en juillet et en août ». Alors que le climat de la France ne semble pas s’y adapter. Dans les supermarchés et les centres commerciaux, plusieurs produits sont donc en rupture de stock. Pour les fruits, la production de raisins, de prunes et d’abricot n’est plus aussi élevée qu’autrefois. La guerre en Ukraine a également eu un impact négatif sur les produits qu’on importait.
Des pistes de solutions
De façon générale, les plantes ont besoin de la même quantité d’eau pour se développer. Pour la culture du blé, il faut environ une tonne d’eau par kilo de céréale. Cette quantité d’eau peut se recueillir durant « le mois de mars, avril et mai ». En ce qui concerne le maïs, il faut que l’eau soit obtenue pendant « juin, juillet et août ». Vu que cette période coïncide avec les temps de forte chaleur, il serait bien qu’on change les cultures. Le spécialiste propose des plantes « issues des tropiques secs, comme le sorgho ».
Le défi actuel ne sera plus d’augmenter les rendements agricoles, mais de travailler à avoir une agriculture résiliente. Il faut « trouver des variétés plus résilientes et adapter les méthodes de culture », affirme-t-il. Des efforts doivent être faits pour améliorer les techniques de culture. À titre d’exemple, le labour doit être revu, car il détruit le sol et tue les vers de terre. En temps normal, quand il pleut, ceux-ci permettent à l’eau de pénétrer le sol et « d’allonger les racines des plantes ». Ces racines peuvent atteindre « 1,50 mètre ou 2 mètres ».
D’autres techniques durables
Les techniques durables, comme l’agroforesterie et la permaculture, peuvent également jouer un rôle crucial dans la lutte contre la sécheresse. L’agroforesterie, qui combine agriculture et foresterie, peut aider à conserver l’eau, à améliorer la qualité du sol et à fournir de l’ombre, ce qui est bénéfique pour les cultures et les animaux. La permaculture, d’autre part, est une approche de conception de systèmes agricoles qui imite les relations naturelles, minimisant ainsi les besoins en eau et maximisant l’efficacité. Parmentier souligne que l’adoption de ces techniques peut non seulement aider à atténuer les effets de la sécheresse, mais aussi améliorer la biodiversité et la santé des sols, éléments clés pour une agriculture durable et résiliente.
Technologies modernes et innovation
Le recours aux technologies modernes peut également constituer une solution viable pour adapter les techniques agricoles aux vagues de sécheresse. Des systèmes d’irrigation plus efficaces et des capteurs permettant de mesurer l’humidité du sol peuvent aider les agriculteurs à utiliser l’eau de manière plus efficace, en assurant l’humidité nécessaire aux plantes sans gaspillage. L’utilisation de drones et de satellites pour surveiller l’état des cultures et des sols peut également aider à anticiper et à répondre rapidement aux problèmes, minimisant ainsi les pertes. Les biotechnologies, comme le développement de variétés de plantes plus résistantes à la sécheresse, peuvent également contribuer à renforcer la résilience des systèmes agricoles face aux changements climatiques.
Diversification des cultures
La diversification des cultures est une autre piste à explorer. En cultivant une variété de plantes, les agriculteurs peuvent réduire leur dépendance à une seule espèce et améliorer la résilience de leur exploitation face aux aléas climatiques. Des plantes plus résistantes à la sécheresse, comme les légumineuses ou certaines espèces de céréales anciennes, peuvent être intégrées dans les systèmes de culture.
Par ailleurs, la rotation des cultures, technique agricole éprouvée, peut aider à maintenir la santé des sols, à réduire l’érosion et à augmenter la capacité des sols à retenir l’eau, des facteurs essentiels pour résister à la sécheresse.
Collaboration et éducation
Enfin, la collaboration et l’éducation sont essentielles pour adapter les techniques agricoles aux défis climatiques. Il est crucial que les agriculteurs, les chercheurs, les politiciens et les citoyens collaborent pour partager des connaissances, des ressources et des solutions innovantes. Des programmes de formation et des ateliers peuvent aider les agriculteurs à adopter de nouvelles techniques et technologies, et des politiques publiques solides peuvent fournir le cadre et le soutien nécessaires pour impulser le changement. Bruno Parmentier insiste sur l’importance de l’éducation et de la collaboration pour assurer un avenir durable et résilient pour l’agriculture face aux défis posés par le changement climatique et la sécheresse.
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