Chaque année, un nombre extrêmement important de touristes voyagent pour découvrir de nouveaux lieux et faire de nouvelles rencontres. Sur l’année 2022 par exemple, plus de 960 millions de touristes internationaux ont été recensés. L’essor du tourisme présente toutefois un impact environnemental considérable sur les écosystèmes naturels. Le blog Réseau Agricole en parle dans cet article.
La destruction des habitats naturels des animaux
Le tourisme de masse encourage la construction des routes et l’aménagement d’infrastructures hôtelières, récréatives ou sportives de grande envergure dans des zones à biodiversité développée. En montagne ou près de la mer, l’habitat naturel de nombreuses espèces végétales ou animales est ainsi fragmenté. Chez les animaux, cela peut perturber les cycles de migration et mettre à mal la reproduction des individus au niveau de la population locale. Les bruits forts et incessants de l’activité humaine perturbent les moments de repos des animaux sauvages dans leur milieu de vie naturel.
Les oiseaux et certaines espèces d’insectes pollinisateurs sont obligés de se déplacer pour trouver un milieu de vie plus approprié. Pour construire ces infrastructures touristiques (création d’une ile artificielle par exemple), il faut utiliser une grande quantité de matières premières de construction comme le bois, le sable ou les métaux. Ces ressources naturelles ne se renouvèlent pas à une grande vitesse dans le milieu duquel ils ont été prélevés. Cela perturbe le biotope de cet écosystème.
La pollution de l’eau
Pour se protéger contre les rayons solaires en bord de mer, les touristes utilisent les crèmes et huiles anti-UV. Ces solutions contiennent de nombreux polluants chimiques qui occasionnent le blanchiment des coraux quand ils sont libérés dans l’eau de mer. Dans certains pays où la règlementation n’est pas stricte, certains établissements hôteliers pour touristes n’hésitent pas à rejeter des eaux usées non traitées directement dans la mer. Les bateaux de croisière laissent aussi échapper parfois du carburant dans l’eau. Tout ceci pollue l’écosystème marin et perturbe la vie des espèces qui y vivent.
La destruction de la biocénose
Quand elles ne sont pas bien contrôlées, les activités touristiques comme la pêche, les excursions en pleine nature ou la chasse peuvent considérablement réduire la population d’une espèce dans un milieu donné. Le tourisme entraine le rejet d’une quantité très importante de déchets de pique-nique (emballages alimentaires, bouteilles et toutes sortes de contenants en plastique) directement dans la nature. La pollution plastique marine due au tourisme de masse impacte le développement des récifs coralliens. Tout comme d’autres animaux terrestres, les coraux ingèrent les polymères, mais ne parviennent pas à les digérer. Cela accélère le dépérissement de ces organismes vivants.
Les récifs permettent de limiter l’érosion des côtes. Ils constituent aussi un abri et un lieu de reproduction pour plus de 25 % des espèces marines. La survie d’une grande partie des organismes vivants marins est donc intimement liée à la préservation des coraux. Le tourisme de masse favorise également l’introduction d’espèces exotiques invasives dans de nouveaux écosystèmes. Des graines de plantes, des animaux, des bactéries ou encore des virus traversent ainsi des milliers de kilomètres pour venir perturber la biodiversité locale et la chaine alimentaire associée.
Le réchauffement climatique
L’essor du secteur touristique encourage la déforestation à certains endroits du globe en raison du besoin croissant d’aménagement de nouveaux espaces pour accueillir les visiteurs. Les moyens de transport utilisés (navires de croisière, avions, trains, voitures, etc.) émettent énormément de CO2 dans l’atmosphère. Ce gaz à effet de serre est l’un des principaux responsables du changement climatique et de ses effets pervers sur les différents écosystèmes.
Le réchauffement climatique détruit progressivement des habitats naturels des animaux. Par exemple, dans les milieux polaires, la banquise ne cesse de diminuer de surface chaque année. Ce réchauffement participe aussi au phénomène de blanchiment des coraux. Les animaux habitués à des températures plus clémentes qui ne pourront pas s’adapter à ce changement climatique courent un grave danger. Il s’agit du risque d’extinction ou réduction drastique de la population de leur espèce.